Les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) : les identifier, éviter leur prolifération, les signaler
Une EEE, qu’est-ce que c’est ?
Les espèces exotiques envahissantes, dites EEE, représentent l’une des principales causes d’érosion de la biodiversité. Également appelées espèces invasives, ce sont des espèces non indigènes, introduites par l’Homme, qui se développent spontanément de manière importante dans les écosystèmes.
Pourquoi faut-il les éradiquer ?
La diversité biologique concerne tous les organismes vivants et leurs interactions en matière de faune et de flore dans les écosystèmes. Les EEE, en se développant, prennent la place des espèces locales et modifient les habitats et les équilibres en place dans notre paysage. Elles ont un impact sur le paysage et l’activité agricole, sylvicole, de la pêche et de l’élevage. La présence de certaines EEE ont des conséquences directes sur la santé publique.
Quelles sont les EEE présentes dans le Pays de Gex ?
Actuellement, 28 espèces végétales sont connues dans le Pays de Gex réparties sur plus de 5000 secteurs et la liste s’allonge malheureusement avec de nouveaux secteurs identifiés régulièrement. Certaines de ces plantes nous sont particulièrement familières et se sont invitées dans nos jardins comme le laurier-cerise, le buddleia de David, le bambou, le cotonéaster horizontal et le sumac de Virginie.
D’autres EEE envahissent nos paysages de façon croissante comme la renouée asiatique, le solidage américain et l’ambroisie. Cette dernière mérite une mention spéciale car son pollen génère de fortes allergies et problèmes respiratoires. L’ambroisie représente une menace pour la santé publique et est sous surveillance nationale.
Fort heureusement, il n’y a pas de foyer d’ambroisie identifié à Grilly mais la vigilance reste de mise. D’autant que cette plante ressemble fortement à l’armoise commune que l’on trouve partout le long des champs et de nos voies vertes. A Grilly, on peut cependant déplorer l’existence de larges foyers de solidage américain le long de la promenade de Faizin. Des foyers de bambous, sumacs et autres arbres à papillons s’échappent aussi de nos jardins. Il n’est donc pas nécessaire de revoir entièrement nos jardins, mais de s’assurer que nous gardons le côté exotique de nos plantations chez nous en contenant leurs racines voyageuses.
Plus d’informations sur : https://www.anses.fr/fr/content/les-plantes-invasives
Solidage géant du Canada
Ma stratégie ? Pas folle la verge ! J’utilise le vent et le surnombre de mes graines (jusqu’à 19’000 par individu et par an) pour m’installer sur le secteur.
Que faire ? M’arracher ou me faucher une première fois juste avant floraison (début juillet), et recommencer à l’automne si j’ai repoussé. Et ceci successivement pendant 2 à 5 années. N’hésitez pas à me remplacer dans votre jardin par d’autres plantes colorées qui fleuriront également à la fin de l’été comme les dahlias ou les chrysanthèmes.
Renouées du Japon et de Sakhaline
Venues en force des quatre coins d’Asie, nous avons su apprivoiser les pollinisateurs d’Europe avec nos petites fleurs blanches apparaissant à la fin de l’été, une période où les autres fleurs se font rares.
Mais notre redoutable stratégie repose surtout sur la multiplication végétative : le moindre de nos morceaux, laissé dans le sol après arrachage, se fera le devoir de redonner une nouvelle plante, ne vous laissant que peu de chance de nous faire disparaître. C’est comme cela que de jardins en berges de cours d’eau, de talus de routes en voies ferrées, nous faisons notre bonhomme de chemin tel un tsunami immergeant plantes indigènes.
Que faire ? Le mieux reste encore de ne pas y toucher, pour ne pas faciliter leur dispersion. Alertez les services techniques de commune et la CCPG : gmn@ccpg.fr
Buddleia de David
Ah, la Chine, exotique pays aux mille merveilles floristiques d’où je viens, moi, le magique « arbre à papillon » !
Mes fleurs attirent de fin juin à début octobre tous types de papillons dans vos jardins.
Mais si les adultes y trouvent nourriture en abondance, les chenilles n’ont rien à manger… elles ne peuvent s’alimenter que sur d’autres plantes autochtones, que je supplante hélas dans leurs milieux naturels. Le long des cours d’eau, je favorise les érosions de berges et prend la place des aulnes et des saules. Le castor ne trouvant alors plus arbrisseaux à guise, pour répondre à sa faim, s’attaque aux plus gros gabarits et abat peu à peu les plus vieux arbres qui apportaient sagesse et ombrage à nos torrents. Je pousse de jardin en rivières et de friches en bords de routes, où je ne trouve pas de
compétiteur à ma mesure ; me laissant loisir d’attirer les papillons par une promesse non tenue.
Que faire ? Me couper et me remplacer par d’autres arbustes aux inflorescences colorées et odorantes, comme le lilas ou le lagerstroemia ! Si vous souhaitez me garder sur votre terrain, pensez à couper mes inflorescences dès qu’elles commencent à faner, pour ne pas me laisser le temps de disséminer mes graines.